Favoriser l’utilisation des isolants terre-chanvre en économie circulaire
La terre crue est utilisée depuis de nombreux siècles dans la construction, et est encore présente dans 15% du patrimoine bâti en France. Disponible sur tout le territoire et dotée de bonnes capacités d’isolation, elle peut être un atout pour la construction dans le cadre de l’économie circulaire.
En associant des agroressources comme le chanvre avec la terre, on augmente les capacités isolantes du matériau. Les propriétés thermiques et hygriques des isolants en bétons terre-chanvre sont ainsi comparables à celles des bétons chaux-chanvre, mais les bétons terre-chanvre possèdent plusieurs avantages :
- Un coût en énergie grise (énergie nécessaire à la fabrication et au transport des matériaux) 20 à 25 fois inférieure,
- Un impact carbone divisé par 5,
- Pas de traitement en fin de vie, le matériau étant compostable,
- Un prix de revient 1,5 à 2 fois plus faible.
Dans ce contexte, la démarche mise en place dans le projet Ecoterra vise à comprendre les liens existant entre la variabilité des constituants (granulats végétaux et terres) et les propriétés physiques des mélanges, pour valoriser des ressources de différents territoires. Les impacts environnementaux seront quantifiés pour différentes techniques de mise en œuvre. Ce projet associant 9 partenaires [1] a été lancé en 2016 et s’achèvera en 2020.
Les applications du matériau terre-chanvre étudiées dans ce cadre sont larges : avec l’isolation par l’intérieur ou l’extérieur, appliquée par banchage, projection, ou briques préfabriquées, aussi bien pour la construction neuve que la rénovation.
ÉTUDIER les performances acoustiques du terre-chanvre, du matériau au bâtiment
Des matériaux avec différents types de terre, différentes proportions de terre et chanvre, différents dosages en eau et différents compactages seront ainsi évalués, notamment sur le plan des performances acoustiques.
C’est sur ce volet que le Cerema est plus particulièrement impliqué, avec comme but de caractériser le plus finement possible les phénomènes de dissipation acoustique liés à ce type de matériau. Une approche complète a ainsi été proposée, avec des investigations allant de l’échelle du matériau à celle du bâtiment.
Des communications scientifiques issues de ces travaux sont diffusées auprès de la communauté scientifique et des milieux professionnels. Par ailleurs, un outil d’aide à la décision permettant de sélectionner les terres les plus appropriées doit être développé.
[1] EcoPertica, Université Bretagne Sud, IFSTTAR, Institut Lasalle Beauvais, Cerema, Association des Chanvriers en Circuits Courts, Association Régionale pour la Promotion de l’Eco-construction - ARPE, Les chantiers de demain, IUT Alençon.