27 mars 2018
ecole
Le Cerema a mené un projet expérimental et innovant d’évaluation de la coexposition air/bruit appliqué dans des écoles de Lille via un réseau de microcapteurs innovants connectés. L’objectif du projet est d’apporter la connaissance sur la coexposition aux polluants de l’air et au bruit dans les salles de classe, tout en étudiant la part induite par le transfert de polluants extérieurs. L’étude permettra aussi d’étudier la présence de polluants spécifiques liés aux activités ou au bâtiment et d’établir des propositions de bonnes pratiques et d’améliorations de la Qualité de l’Air Intérieur et de réduction du bruit en milieu scolaire.

Le Cerema Nord-Picardie a réalisé une étude expérimentale et innovante de l’évaluation de la coexposition air/bruit en milieu scolaire dans le cadre du Plan régional santé-environnement  (PRSE). Pour réaliser cette étude expérimentale, il est nécessaire d’avoir des sites sur lesquels une instrumentation est possible. Le Cerema ayant en 2014 travaillé avec la ville de Lille, dans le cadre du projet Scol’Air, a souhaité continuer à bénéficier d’une mise à disposition d’écoles. Ainsi, ce projet financé par la DGPR et la Dreal Hauts-de-France s’est déroulé dans trois écoles de Lille de typologies et caractéristiques différentes en termes de bâtiment et d’environnement.

Des microcapteurs pour évaluer la coexposition air-bruit

Les mesures ont été réalisées sur une période de 9 mois – de novembre 2016 à juillet 2017- au cours de campagnes de 3 à 4 semaines, sur deux périodes (période de chauffe et hors période de chauffe) par école. La quantité importante de mesures permet d’acquérir une base de données représentatives des expositions air-bruit des élèves sur des situations diverses (trafic extérieur, températures, activités des élèves, ouverture des fenêtres…).

Quatre classes dans chacune des trois écoles ont été instrumentées de microcapteurs de qualité de l’air et bruit, adaptés aux sites scolaires. Deux sites extérieurs au sein de chaque école ont également été équipés des mêmes capteurs. Ce réseau de microcapteurs connectés permettra aussi un retour sur la mesure en continu de la coexposition au moyen de microcapteurs, adaptables aux mesures dans les écoles.

Les relevés à l’intérieur des classes prennent en compte les Composés Organiques Volatils Totaux (COVT), le formaldéhyde (un polluant émis par certains matériaux et produits ménagers), les fractions de particules PM2.5 et PM10, l’ozone (O3) et le dioxyde d’azote (NO2, émis principalement par les activités extérieures), le dioxyde de carbone (CO2) comme indicateur du confinement, des paramètres de confort (température et humidité relative) et le bruit.

 

Améliorer la QAI et réduire le bruit dans les écoles

En parallèle, un diagnostic sur chaque bâtiment a été réalisé (localisation, nature et type de la construction, ventilation) permettant d’établir un lien entre les résultats sur les polluants et le bâtiment. Un questionnaire a également été déployé auprès des enseignants pour permettre de corréler les niveaux air-bruit avec les activités scolaires ou autres (ménage, travaux, etc.). Le projet devrait permettre d’établir le lien entre les différentes activités menées en classe et l’émission de polluants liés aussi au bâtiment. Il permettra d’établir des propositions de bonnes pratiques et d’améliorations de la Qualité de l’Air Intérieur et de réduction du bruit dans les établissements scolaires. Ces travaux pourront intéresser à terme d’autres collectivités ou concernés d’autres types de bâtiments.