Meilleure coordination et gestion de l’information
Ce projet, qui regroupe une dizaine de partenaires [1] et est piloté par l’Agence Nationale de la Recherche, répond à deux constats réalisés à partir de retours d’expériences dans la gestion de crise :
- La faiblesse principale de la gestion de crise ne relève pas de la compétence des acteurs mais plutôt de leur coordination agile. De ce premier constat émerge la nécessité de définir la coordination, exécuter la coordination définie et maintenir la coordination en cours d’exécution.
- La numérisation de l’espace est une réalité incontournable et il faudra à très court terme être capable de gérer et d’exploiter les volumes et flux d’informations générés par les situations de crise. De ce second constat émerge la nécessité d’assurer la continuité entre les niveaux d’abstraction de la communication : recueillir les données, interpréter les informations recueillies et exploiter la connaissance interprétée.
L’équipe a travaillé sur le scénario d’une crue importante de la Loire, une des trois catastrophes naturelles les plus craintes en France.
Une approche complète de la gestion de crise
Le projet GéNéPi porte sur trois dimensions :
- Dimension horizontale (répartition opérationnelle) : périmètres fonctionnels (compétences et missions des acteurs).
- Dimension verticale (granularité de pilotage) : niveaux de commandement (COS, Préfecture, Zone, COGIC, etc.)
- Dimension temporelle : Dimension cycle de vie (appréhension temporelle) : phases de gestion (prévention, préparation, réponse, rétablissement).
Le projet GéNéPi ambitionne de proposer un support méthodologique et technologique destiné à accompagner les phases de préparation et de réponse de la gestion de crise sur les deux dimensions horizontale et verticale. Concrètement, le projet s’articule autour de trois niveaux :
- Niveau métier : Recueil des connaissances (informations sur la crise courante, capacités des acteurs, informations sur les bassins de risques, éléments doctrinaux) et exploitation de ces connaissances pour proposer des schémas de planification collectifs horizontaux et de décisions hiérarchisées verticaux (sous la forme de processus collaboratifs destinés à répondre à la situation de crise).
- Niveau technique : Orchestration et pilotage de la partition collective (horizontale et verticale) définie au niveau métier. L’enjeu horizontal est principalement - de s’interfacer avec les outils informatiques disponibles chez les différents acteurs de la gestion de crise et - de fournir des interfaces permettant aux acteurs de connaître leurs missions à tout instant. L’enjeu vertical principal concerne la granularité de la décision (agrégation et filtrage d’informations dans le sens montant / désagrégation et répartition d’informations dans le sens descendant).
- Niveau de prise en charge de l’agilité : Supervision de la situation de crise (afin de maintenir une « image » de la situation réelle) et des processus (afin de maintenir une « image » de la situation attendue). La comparaison de ces deux images et l’analyse de leurs différences permettent de proposer des mécanismes d’adaptation. L’agilité permet la prise en charge de la cinétique de la crise et l’adaptation de la réponse à cette composante.
Le Cerema est responsable du sous-projet 1 « cas d’utilisation, besoins et recueil de connaissance qui se focalise sur la définition des scénarios de test ainsi que sur la génération de bases de connaissances exploitables.
Il Intervient également dans le sous-projet 5 « Intégration et expérimentation » dont l’objectif est de proposer un prototype final intégré et démonstratif des résultats du projet sur les scénarios retenus de crue de la Loire.
Le projet GéNéPi, qui prendra fin en octobre 2018, rassemble dix partenaires (dont cinq regroupés au sein d’un comité de pilotage) et vise à développer, au long de sept sous-projets répartis sur trois ans, une approche méthodologique et des outils expérimentaux, validés (en deux itérations) sur un scénario de crue de la Loire (en se focalisant sur la résilience des réseaux).
Un logiciel pour accompagner la gestion de crise
Le projet a été présenté à de nombreuses reprises lors de conférences scientifiques. Le logiciel conçu à l’issue du projet a été présenté lors d’un workshop au Japon en octobre 2017 [2], intitulé "Disaster Risk Réduction", avec l’exemple d’une crue centennale de la Loire (la dernière de cette ampleur a eu lieu en 1866). C’est le Cerema qui a permis à l’équipe de construire ce scénario probable de catastrophe.
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Le logiciel commence par mettre à jour sa connaissance de la situation,
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Dès qu’un risque ou un dommage est détecté, le logiciel va chercher les actions qui sont les plus adaptées pour y répondre
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La préfecture valide le processus de réponse proposé,
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Les actions qui composent le processus sont envoyées directement à l’acteur concerné. Par exemple, l’action "éteindre le feu", demandée par la préfecture, sera directement envoyée au responsable des pompiers via son téléphone, son ordinateur ou sa tablette,
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Le logiciel vérifie que les risques et les dommages qui devaient être traités par le processus de réponse ont bel et bien disparus. Sinon, les actions qui ont échoué sont changées ou redemandées aux équipes par le logiciel.
[1] Armines (CGI) Centre de Génie Industriel de l’Ecole des Mines d’Albi, CRICR Centre Régional d’Information et de Coordination Routières, Cerema, DDT45 Direction Départementale des Territoires du Loiret, DREAL Direction Régionale de l’Environnement de l’Aménagement et du Logement (Zone Ouest), ERDF Électricité Réseau Distribution France, InteropSys InteropSys, MEDDE/SDSIE Ministère de l’Ecologie, Service de Défense, de Sécurité et d’Intelligence Économique, UT1C/IRIT Université de Toulouse 1 Capitole - Institut de Recherche en Informatique de Toulouse, UT1C/IDETCOM Université de Toulouse 1 Capitole - Institut du Droit de l’Espace, des Territoires et de la Communication
[2] Lors de la french-japanese week sur la réduction du risque lié aux catastrophes.