25 mai 2021
Projection de béton de chanvre sur une façade
Arnaud Bouissou - TERRA
Dans le cadre de la réhabilitation de son patrimoine minier et du programme Hauts-de-Chanvre, le bailleur social Maisons & Cités, avec le soutien de la Région Hauts-de-France, a mandaté le Cerema pour instrumenter 18 logements dans les Hauts-de-France afin de comparer les performances de l’isolant béton de chanvre avec celles de la laine de verre, isolant couramment utilisé. L’étude du Cerema devrait pouvoir commencer dès cet été, jusqu’en 2023.

Dans le cadre de la réhabilitation de son patrimoine minier et du programme Hauts-de-Chanvre, le bailleur social Maisons & Cités a pour ambition à la fois d’être exemplaire mais aussi de développer la filière chanvre en région Hauts-de-France avec le soutien de la Région Hauts-de-France.

Logo maisons et cité

logo région hauts de france

 

 

 

 

 

Evaluer l'utilisation du chanvre comme isolant et la capacité d'approvisionnement

Deux volets constituent ainsi le programme Hauts de Chanvre :

  1. L’approvisionnement en matière première : l’objectif est de s’assurer d’un approvisionnement local en chanvre à travers l’étude de filière, tout en créant des partenariats durables et en imaginant les nouveaux produits en chanvre utiles pour les opérations de rénovation.
  2. La preuve de faisabilité de l’utilisation du chanvre comme isolant sur une opération à taille réelle.

Située à Pecquencourt, l’opération "Pecquenchanvre", intégrée au programme Hauts-de-Chanvre, concerne la rénovation de 114 logements dont 50 seront rénovés en béton de chanvre (en béton de chanvre projeté ou en béton de chanvre en blocs). Les autres logements seront isolés en laine minérale ou en laine de bois.

Cette opération pilote de rénovation énergétique à faible impact carbone, vise également à former les entreprises et les équipes du maître d’ouvrage tout en intégrant une instrumentation des bâtiments associée à une étude sociologique. Le Cerema se charge ainsi du suivi instrumental.

 

Des bâtiments instrumentés par le Cerema

Une fois le logement rénové, le Cerema suivra un protocole d’instrumentation précis visant à caractériser la performance énergétique du logement tout en intégrant l’aspect qualité de l’air intérieur :

  • Vue d'une rangée de maisons individuelles en briques de la cité minière
    Bâtiments de la cité minière - Google street view
    À réception, un test d’étanchéité à l’air sera réalisé sur chacun des 18 logements identifiés ainsi que 3 prélèvements de moisissures dans l’air sur 12 de ces logements. A cela s’ajoute une première campagne de mesure de la qualité de l’air intérieur sur les paramètres suivants : température, humidité relative, CO2, formaldéhyde et COVtotaux. Enfin, le Cerema procèdera à un contrôle des installations de ventilation et des mesures fonctionnelles aux bouches de ventilation en application du protocole Promevent.
  • Le confort thermique estival sera analysé via des campagnes de mesures d’une durée de 3 semaines avec la pose d’enregistreurs de température, d’humidité, de dioxyde de carbone (CO2), de luminosité et de présence.
  • Deux campagnes de prélèvements passifs sur les Composés Organiques Volatils (COV) ainsi que des mesures dynamiques (T, HR, CO2, formaldéhyde, COVtotaux) compléteront l’analyse de la qualité de l’air intérieur (en été et un hiver) sur les 12 logements, 18 mois après réception des logements. Cette analyse QAI se terminera par une série de 3 prélèvements de moisissures par logement en période estivale.
  • Enfin, une instrumentation permanente définie par un compteur de calorie sur le réseau de chauffage et un compteur électrique permettant de mesurer les consommations liées à la ventilation, complétera le suivi des performances énergétiques. Ce suivi et les différentes analyses seront confortés par des entretiens avec les occupants.

Les travaux de rénovation ayant déjà commencés, l’intervention du Cerema devrait débuter dès le début de l’été 2021 et se terminer fin 2023.