24 juillet 2018
Abris troglodytes dans le Vaucluse
Zeisterre
Ce guide méthodologique pour évaluer l'aléa versant rocheux sous-cavé décrit le phénomène et son origine, ainsi que les typologies des désordres et les mécanismes de rupture. Il apporte une méthode pour caractériser et évaluer l'aléa. Il s'adresse aux bureaux d’études, aux services de l’État et aux collectivités en charge de la mise en œuvre et de l’application de la politique de prévention des risques sur des territoires présentant cet aléa.

Le territoire national est exposé à une grande variété de mouvements de terrain, parmi lesquels les fronts rocheux susceptibles de générer des instabilités : chutes de pierres et de blocs, éboulements ou écroulements de falaise. Lorsque ces falaises présentent des cavages donnant accès à des cavités souterraines, anthropiques ou naturelles, potentiellement sources d’affaissements ou d’effondrements, on parle de versants sous-cavés. L’aléa mouvement de terrain doit alors prendre en compte à la fois le versant et la cavité.

Une première méthodologie pour évaluer l'aléa versant rocheux sous-cavé

Éboulement à Villaines-lesRochers en 2014Il n'existait cependant pas de méthodologie spécifique pour déterminer l’aléa versant rocheux sous-cavé, et chaque site était abordé comme un cas particulier. Au vu de ce constat, l’Ineris [1] et le Cerema se sont associés pour partager leur expertise dans le domaine des mouvements de terrain et proposer une méthodologie commune d’évaluation de l’aléa versant rocheux sous-cavé. Pour le Cerema, cette étude s’inscrit dans le cadre de l’opération de recherche PRECAS (prévention du risque d’effondrement des cavités souterraines).

Le rapport est composé de quatre parties et d'études de cas en annexe:

  • une première partie décrit l’origine des versants rocheux sous-cavés, leur répartition géographique et les enjeux concernés.
  • la deuxième partie propose des configurations types de versants sous-cavés (les plus classiquement rencontrées) et décrit les facteurs d’instabilités internes et externes propres à ces sites. Les typologies des désordres ainsi que les mécanismes de rupture sont aussi explicités.
  • la troisième partie décrit les données nécessaires et la manière de les traiter dans le but de caractériser cet aléa.
  • la quatrième partie, constituant le corps du rapport, décrit la méthodologie d’évaluation de l’aléa et le zonage de celui-ci.
  • les annexes illustrent l’application de la méthodologie sur trois sites de versant sous-cavé.

 

Prendre en compte les facteurs d'instabilité

Couverture de l'étudeCette méthodologie a été établie par l'INERIS et le Cerema pour pour le BRNT/SRNH (bureau des risques naturels terrestres au sein du services des risques naturels et hydrauliques) de la DGPR (Direction générale de la prévention des risques). 

Elle se base sur la connaissance combinée de la prédisposition du site aux instabilités et de l’intensité potentielle de ces dernières. L’intensité de l’aléa se détermine en fonction de la hauteur des éléments instables et de leur volume, et peut être aggravée par le volume des éléments mobilisables, lié à la présence et aux caractéristiques de la cavité.

La probabilité d’occurrence de l’aléa, ou plutôt ici la prédisposition du site vis-à-vis de la rupture, dépend de nombreux facteurs d’instabilités regroupés en deux catégories :

  • le niveau d’activité du massif, évalué à partir de facteurs d’ordre essentiellement géomorphologique comme la lithologie, le contexte structural et la morphologie du site qui permettent de qualifier l’état des structures rocheuses.
  • les facteurs aggravants, comme l’eau, les phénomènes climatiques, la végétation et les actions anthropiques, qui sont susceptibles de modifier les conditions d’équilibre du milieu et d’accélérer la rupture.

Le croisement de ces deux catégories permet d’obtenir le niveau de prédisposition. Il peut être alors éventuellement aggravé par l’influence de la cavité sur le massif estimé par le croisement entre l’état de stabilité de la cavité souterraine et le volume des vides créé par l’excavation.

 


[1] Institut national de l'environnement industriel et des risques.