Les analyses de flux de matières recensent l'intégralité des flux qui entrent dans le système socio-économique d'un territoire, y sont stockés ou rejetés vers la nature. C'est l'application de la célèbre Loi de Lavoisier :
"Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme".
Pour disposer de données fiables et comprendre le fonctionnement global du territoire martiniquais, le Cerema s’est appuyé sur le guide du Service de la donnée et des études statistiques (SDES) Alterre Bourgogne, et sur de nombreux acteurs locaux qu’il a rencontrés sur place : administrations, collectivités, professionnels et chambres consulaires.
L’étude du Cerema montre un stock élevé de matières, une utilisation performante des ressources et une exploitation intense du territoire. Les minéraux, banane, canne à sucre représentent 98% des extractions, les combustibles fossiles 60% des échanges extérieurs et les matériaux de construction sont les principales matières consommées. On note une progression du recyclage des matériaux.
Les indicateurs de suivi renseignés par le Cerema adaptés au territoire martiniquais permettront d’adapter les politiques publiques locales à mettre en œuvre en termes de résilience, d’économie circulaire (circuits courts, recyclage des déchets, économie industrielle et territoriale), en réponse aux enjeux sociaux, économiques et environnementaux.
Alexis CEFBER
Chef de la mission Stratégie Performance et Promotion du Développement Durable à la DEAL de la Martinique
Chef de la mission Stratégie Performance et Promotion du Développement Durable à la DEAL de la Martinique
En 2016 l’ADEME a élaboré sa feuille de route sur l’économie circulaire axée sur les actions à mener sur le territoire. En manque de données objectives, la DEAL a souhaité mener une étude flux de matières pour pouvoir connaître les axes pertinents à suivre.
Le Cerema a su créer une forte motivation et implication d’un panel élargi d’acteurs en prenant en compte leurs remarques tout en respectant le cadre et le planning. Cela a permis de mettre en valeur :
- le poids des produits pétroliers qui écrase les autres valeurs et qui appelle la mise en place d’une politique énergétique déterminante ;
- les fortes exportations de granulats, complétant les données du schéma des carrières obsolète;
- le fort lien dans les échanges avec la Guadeloupe.
Beaucoup de choses restent à faire sur notre territoire, notamment dans le déploiement de filières de récupération, recyclage et ressourceries. Cela passera par une analyse et une priorisation des actions à mener en partenariat avec l’ensemble des acteurs locaux.