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Transflash Octobre - Novembre 2016 (n°408)

Selon le dictionnaire Larousse, la coresponsabilité est « la responsabilité partagée entre plusieurs personnes ».

Sur le territoire français, un foisonnement d’initiatives de mobilités a vu le jour ces dernières années. Ces initiatives sont portées spontanément par des citoyens, des associations, des entreprises.

De leur côté, les collectivités élaborent leur politique de mobilité et les mettent en œuvre à travers leurs offres de transports, aménagements…

Le Cerema a sélectionné 10 initiatives françaises de mobilité issues de la société civile répondant à un problème, apportant des solutions pour l’intérêt général et le développement durable et ayant un lien possible ou avéré avec la collectivité.

Parmi ces initiatives, on peut citer : la promotion du vélo (association) ; le développement d’un outil numérique mettant en relation des parents pour l’accompagnement d’enfants (start - up) ; le rabattement en taxi sur des lignes de bus (association) ; les démarches de type pédibus (collectif informel de parents) ; l’auto - stop organisé (association) ; le développement de covoiturage sur une ligne de bus (laboratoire d’expérimentation partenarial collectivité / exploitant) ; la cartographie d’accessibilité des lieux de transport aux personnes à mobilité réduite (collectif open source).

À partir des bonnes pratiques de chacune des expériences, le Cerema a élaboré une première méthode de coresponsabilité.

La méthode consiste à se positionner et organiser la coopération entre la société civile et la collectivité.
4 étapes essentielles ont été identifiées. Il s’agit de :

  1. se voir, c’est - à - dire organiser une visibilité mutuelle, identifier les acteurs référents, com- prendre la trajectoire de l’autre et donc ses objectifs ;
  2. évaluer si l’initiative va dans le sens de la politique de mobilité de la collectivité et quel est son potentiel en la matière ;
  3. si oui, organiser le dialogue afin de le rendre fluide et établir la confiance ;
  4. organiser alors la convergence entre l’initiative et les politiques publiques. Il s’agit de déterminer ce que chacun peut apporter à l’autre en fonction de ses moyens (contributions / rétributions).
Organiser la convergence entre l’initiative et les politiques de la collectivité La collectivité peut proposer à la société civile les contributions suivantes :

◗ porter une politique de mobilité durable ouverte et y sensibiliser la population ;
◗ lancer des appels à projet, orienter, expérimenter, évaluer ;
◗ financer ;
◗ adapter sa politique de mobilité et d’aménagement de voirie ;
◗ encadrer, réglementer, autoriser ;
◗ apporter de la technique ;
◗ communiquer, aider à communiquer, donner de la visibilité ;
◗ mettre en relation, créer du partenariat.

Inversement, la société civile peut apporter à la collectivité les rétributions suivantes :
◗ le portage externe du projet (partenariats parfois plus faciles et risques assumés par les porteurs de l’initiative) ;
◗ la réalisation d’actions en suivant les orientations éventuelles de la collectivité et la fourniture de ses résultats ;
◗ une connaissance de terrain, un contact avec l’usager, une sensibilisation ;
◗ une capacité de R&D;
◗ une communication à son réseau local ;
◗ une autre approche avec d’autres manières de faire et d’autres compétences.

La collectivité peut ainsi mettre en place une stratégie pour calibrer et choisir ses contributions de la manière la plus pertinente possible en fonction des rétributions attendues, confortant ainsi sa politique de mobilité. Des acteurs relais (incubateurs, agences de mobilité, services de l’État…) peuvent être moteurs et facilitateurs dans l’élaboration de cette synergie.

De plus, une initiative a un potentiel d’évolution dans le temps. Elle peut se déployer à une autre échelle, atteindre d’autres usagers et développer d’autres services. À travers sa stratégie de coresponsabilité, la collectivité pourra déployer l’initiative et jouer son rôle d’organisateur de l’ensemble de la mobilité sur son territoire (pour les autorités organisatrices de la mobilité) ou son rôle de chef de file de l’intermodalité (pour les Régions). La coresponsabilité est une manière de gagner en force de frappe, en efficacité et en cohésion territoriale.

Les collectivités qui souhaitent tester cette démarche sont invitées à se manifester auprès des contacts Cerema Territoires et villes.

Contacts Cerema Territoires et ville : Florence Bordere - Bertrand Depigny