27 novembre 2017
Pont suspendu dans les Alpes
Le Cerema contribue au projet européen RISVAL (Risque Sismique et Vulnérabilité Alpine), dont les objectifs sont de renforcer les capacités transfrontalières France-Italie de surveillance sismologique, de caractérisation rapide des évènements sismiques, et de développement de nouveaux outils partagés pour une meilleure qualification de la vulnérabilité des constructions.


Bien que le territoire Alpin transfrontalier ne soit soumis qu’à une activité sismique modérée, l’accroissement du nombre d’habitants et le développement des activités économiques ont fait évoluer la vulnérabilité sismique de la région.

Afin de permettre aux autorités d’intervenir de manière préventive ou lors d’un séisme, il est nécessaire de développer des outils et des procédures adaptés aux spécificités régionales, dans le cadre d’une coopération transfrontalière. Cela implique une meilleure compréhension du phénomène sismique et de son impact sur le territoire, ainsi que le renforcement de la culture du risque sismique.

 

Plusieurs défis à relever

Le projet RISVAL vise plusieurs objectifs ambitieux :

  • Créer des structures communes de bases de données entre les instituts français et italiens, pour collecter et intégrer toutes les données disponibles dans la région afin d’améliorer la connaissance et la gestion intégrée du risque sismique, en comparant les données sur les vulnérabilités du bâti avec celles sur l’aléa sismique de la région.
  • Développer un système de surveillance de la vulnérabilité des constructions, qui soit à la fois transfrontalier, innovant et avancé. Celui-ci est installé sur des sites pilotes tels que les bâtiments ou infrastructures stratégiques, de manière à définir des procédures de diagnostic de la vulnérabilité du bâti suite à un événement sismique.
  • Définir des stratégies transfrontalières pour réduire le risque sismique, à travers la mise en œuvre de procédures spécifiques pour la gestion d’urgence en cas d’événement, l’analyse de la vulnérabilité des bâtiments et des infrastructures stratégiques, et la définition d’indications techniques pour le renforcement du bâti.
  • Définir des instruments de diffusion, d’éducation et de communication adaptés à la cible individuelle. Créer une culture transfrontalière du risque sismique en impliquant les autorités régionales et locales dans la mise en place d’outils pour la gestion du risque sismique.

 

Un projet transfrontalier

Le projet RISVAL est transfrontalier, et implique différents partenaires Italiens et Français : la Région Autonome vallée d’Aoste, la Région du Piémont, l’agence régionale pour la protection environnementale du Piémont, le CNRS, l’Institut de Science de la Terre – Université Joseph Fourier, le BRGM [1], le Cerema, l’Entente pour la forêt méditerranéenne. RISVAL est financé par le programme européen Interreg ALCOTRA ainsi que les fonds FEDER, et porte sur la période 2017 - 2020.

Cet aspect transfrontalier est essentiel afin d’appréhender la problématique sismique. La coopération s’est illustrée également par le partage de données sismologiques entre les organismes italien et français. De même, la réaction aux séismes, l’évaluation des dégâts et le partage des données sur la vulnérabilité des constructions doivent être harmonisés de part et d’autre de la frontière.

 

Instrumentation d’ouvrages d’art par le Cerema

Le Cerema interviendra notamment, en collaboration avec le laboratoire GEOAZUR, sur l’amélioration de la prise en compte des effets de site sismiques dans la définition de l’aléa local, pour la production de cartes de mouvements sismiques en temps quasi-réel.

Viaduc des Egratz - Credit CC-BY-SA : Pmau

Un autre volet important auquel contribuera le Cerema est la qualification de la réponse sismique des ouvrages d’art et de leur vulnérabilité. Pour cela, des enregistreurs sismologiques seront installés dans le tablier du Viaduc des Egratz, en collaboration avec le laboratoire IsTerre, afin d’enregistrer et d’analyser le bruit micro-sismique sur l’ouvrage. Cela permettra de mettre en évidence les modes de résonance de l’ouvrage. Des mesures ponctuelles de vibrations ambiantes seront également réalisées sur des ouvrages d’art dans le sud-est de la France.

Les objectifs sont de comprendre comment les ouvrages d’art vont réagir face aux séismes potentiels en fonction de leur caractéristiques, de cerner les conditions de mesure dynamique pour la caractérisation de la réponse des OA aux séismes et de proposer une méthodologie d’analyse.

 

[1] Bureau de recherches géologiques et minières