24 novembre 2017
Internet
Dans le respect du règlement européen établissant des mesures relatives à l’accès à un internet ouvert, l’Arcep a publié en mai son rapport pour l’année écoulée.

Ce rapport comprend deux parties : une synthèse d’une vingtaine de pages, cartographie factuelle du marché, accessible au grand public, et une seconde partie trois fois plus fournie destinée aux acteurs spécialisés de la filière.

Le présent article présente le rapport et met en lumière les principaux enseignements que le groupe ANT a tiré de sa lecture.

Selon les mesures publiées par CISCO, premier fournisseur mondial de commutateurs pour l’internet, le trafic mondial sur ce réseau a été multiplié par quatre en 6 ans, entre 2010 et 2016, soit en moyenne +28% par an. A ce jour, la Terre compte plus de 3,5 milliards d’internautes.
 
En premier lieu, sans infrastructures, il n’y pas d’usage des services par les particuliers et les entreprises. L’Arcep rappelle donc que le premier enjeu est celui du déploiement des réseaux, à la fois fixes et mobiles.

Ensuite, pour accéder aux services, les internautes doivent être équipés d’un terminal. Le premier d’entre eux, au moins historiquement, est le PC : il y en a presque autant dans les foyers que de téléphones fixes (le taux d’équipement est de 82%). Mais le PC, en version de bureau ou portable, n’est plus le seul moyen d’utiliser les services du WEB : les TV connectées, les tablettes et les smartphones (2/3 des mobiles en circulation sont des smartphones) sont autant d’outils dont disposent les consommateurs pour surfer ou regarder des vidéos en ligne, sans compter sur le déploiement à venir des objets connectés en tout genre. Au plan des usages, un des plus significatif est l’e-commerce, dont les français sont très friands, faisant de notre pays le 5è marché mondial. Sans surprise, les usages sont fonction de l’âge des internautes : les jeunes utilisent majoritairement les réseaux sociaux et les services de vidéos, radio ou musique, les seniors les sites d’informations médicales et de voyages. Face à cette explosion d’utilisation quotidienne du web pour des usages toujours plus gourmands en volumes de données, les offres des opérateurs se sont adaptées pour permettre leur prise en compte. On observe en effet, comme partout ailleurs dans le monde, une croissance exponentielle du trafic de données sur les mobiles. Comme l’arrivée des offres ADSL avec trafic illimité a dopé les usages au début des années 2000, la multiplication des offres mobiles avec de gros quotas, voire en illimité, explique cette croissance.

Concernant les usages professionnels, il se confirme que les entreprises ont encore des efforts à faire pour passer au numérique : si la presque totalité d’entre elles déclarent utiliser une connexion internet depuis 2015, seules 2/3 d’entre elles disposent d’un site sur l’internet et seulement 12% utilisent les services du cloud.

L’Arcep a pour mission de suivre l’évolution du réseau sur trois aspects principaux :

  • le dimensionnement des artères qu’il faut adapter à l’arrivée de nouveaux services et de nouveaux utilisateurs qui font croître le trafic,
  • un juste équilibre dans les relations entre les acteurs commerciaux au niveau de l’interconnexion des réseaux,
  • un passage rapide et dans de bonnes conditions au protocole IPV6, impératif car l’IPV4 arrive à saturation du nombre d’adresses IP disponibles et les futurs besoins d’adresses sont déjà là, avec l’arrivée de l’internet des objets notamment.

L’Arcep doit prendre toutes les dispositions, avec ses propres moyens et en mobilisant les acteurs du domaine, jusque même aux utilisateurs finals dans une démarche de crowdsourcing, pour s’assurer que l’internet offre une qualité de service satisfaisante et reste neutre pour ses utilisateurs, l’Europe ayant fait du régulateur national le garant de la neutralité de l’internet en France.

Pour en savoir plus ...

Voir le rapport sur l'état de l'internet en France dans son intégralité (site de l'Arcep).