10 mai 2024
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Cerema
Pour que les voies cyclables restent attractives même lors des périodes hivernales, les gestionnaires peuvent mettre en œuvre une stratégie d'entretien du réseau cyclable qui intègre les conditions hivernales. Stéphanie Gaudé, experte viabilité hivernale au Cerema et auteure de cet Essentiel, revient dans une interview en trois questions sur les enjeux et les leviers d'action.
L'Essentiel "Vélo en toutes saisons. Une viabilité hivernale adaptée" du Cerema présente de manière synthétique aux gestionnaires la démarche de viabilité hivernale appliquée aux voies cyclables. Stéphanie Gaudé, experte en viabilité hivernale au Cerema, revient sur l'intérêt de mettre en œuvre une stratégie spécifique dans une interview en trois questions.

 

Cet Essentiel présente la démarche de viabilité hivernale appliquée aux voies cyclables: cet aspect n'est pas encore suffisamment pris en compte par les gestionnaires ?

Le gouvernement, au travers de son plan "vélo et marche 2023-2027", souhaite promouvoir les modes doux, notamment en milieu urbain. De fait, le nombre de vélos est croissant et est amené à augmenter les prochaines années, de même que les infrastructures cyclables qui se développent de plus en plus. Or, ces infrastructures doivent être entretenues, été comme hiver, et les retours internationaux indiquent qu'un bon entretien hivernal encourage la pratique du vélo toute saison.

Il n'existe actuellement pas de doctrine française sur le sujet ce qui a pour conséquence un entretien hivernal calqué sur celui du réseau routier, voire pas d'entretien du tout. Or les actions à mettre en œuvre sur une piste diffèrent fortement du celles appliquées sur une voirie routière ou d'une autoroute. Le réseau cyclable comporte des contraintes spécifiques, de même que les usagers et les risques auxquels ils sont soumis n'ont pas les mêmes caractéristiques.

 

Dans les grandes lignes, quels sont les principes pour adapter la viabilité hivernale aux pistes cyclables ?

Le premier principe est de définir des itinéraires principaux selon les enjeux de déplacement et d'aménagement et de les hiérarchiser. Les circuits sont à définir selon les flux de déplacement et les matériels utilisés doivent être compatibles avec l'infrastructure, avec des gabarits étroits et une certaine maniabilité permettant de circuler au milieu des aménagements (plots, etc.).  

La saumure (eau salée) est le produit de viabilité hivernale le plus adapté, puisqu'il permet, outre de réduire les quantités de sel épandues dans l'environnement, de compenser l'absence de brassage par les pneumatiques des VL et PL. La mise en application de cette technique demande, au regard des capacités des engins utilisés, de mettre en place des systèmes de ravitaillement en fondant le long des circuits d'intervention. 

Les investissements à réaliser sont importants, mais, couplé à une forte campagne de communication, il est possible d'augmenter la part modale des modes actifs en réduisant celui du trafic routier.

 

Quels travaux mène ou a mené le Cerema en matière de viabilité hivernale des voies cyclables ?

Le sujet de l'entretien hivernal des itinéraires cyclables est lauréat du Tremplin vers l'Europe et l'International du Cerema, ce qui permet d'investiguer en profondeur cette problématique. Les meilleures pratiques internationales vont être prochainement transposées au contexte français avec ses particularités règlementaires et son large panel de rigueurs hivernales allant du climat montagnard à océanique. 

Le Cerema accompagne actuellement l'Eurométropole de Strasbourg dans cette démarche. A terme, diverses publications seront réalisées ainsi que la mise en place d'un module de formation spécifique.

 

L'Essentiel est sur CeremaDoc :