10 octobre 2023
Flexibus à Loretteville au Quebec
Le 21 septembre dernier, le Cerema participait au Forum international sur les mobilités périurbaines et rurales, organisé au Québec par Accès Transports Viables. L’occasion de mettre en avant les solutions et projets mis en place depuis quelques années dans les zones rurales et périurbaines en France.

flyer du forumLe Cerema était présent au Forum international sur les mobilités périurbaines et rurales  au Québec, qui a réuni plus de 150 personnes issues du secteur secteur public ou des milieux professionnel et académique en aménagement du territoire et en mobilité, qui s’inscrivait dans le cadre d’un projet d’Accès Transports viables spécifiquement dédié aux mobilités dans les zones rurales et périurbaines : mobilité.s.

Portant sur 4 territoires (Loretteville, Saint-Apollinaire, Saint-Etienne-de-Lauzon et Stoneham-et-Tewkesbury), il se déploie autour d’une démarche participative de diagnostic territorial et d’une campagne de communication dans ces communes. Le forum était l’occasion de mettre en perspective cette action. 

Parallèlement à ce travail en cours, deux axes étaient au cœur de cette journée :


1/ Transformer le rapport à l’automobile

Après avoir décrit l’existence d’un système d’automobilité qui rend une part de la population captive de l’utilisation de la voiture individuelle, les différents intervenants ont tenté de décomposer ce système pour donner à voir des pistes de transformation. En partie produit par des politiques publiques, notamment en matière d’aménagement et de mobilité, ce système peut être transformé en prenant appui sur deux leviers : 

  • Le levier psychologique : Jérôme Laviolette, chercheur postdoctoral et conférencier en transport, a rappelé les facteurs qui concourent à une forme de captivité des individus et proposé des pistes pour en sortir, en s’appuyant sur des techniques de transformation des comportements.
  • Le levier urbanistique, qu’Ellen Dunham-Jones a mis en avant à travers des expériences de transformation de quartiers périurbains, notamment aux États-Unis. Pour elle, la forme périurbaine se caractérise par l’omniprésence de la voiture, tant dans les voies de circulation que dans l’espace dédié aux parkings. La transformation de ces territoires passe donc par une restriction de la place de la voiture pour retrouver, avec une certaine densité de population, des espaces marchables et cyclables. 

 

vue de la salle
Crédit :Accès Transports Viables 

 

Cette intervention a trouvé un écho dans un webinaire organisé dès le lendemain par Accès Transports Viables, en résonance à cette journée. Dans celui-ci, intitulé "des banlieues durables, dites-vous ?", Carole Després revenait sur 25 années de travail du groupe interdisciplinaire de recherche sur les banlieues. Rappelant que les banlieues sont habitées par la majeure partie de la population, elle dressait le portrait de ces différentes couronnes et de leurs populations.

Elle montrait ainsi que les habitants de la 2ème couronne n’étaient pas des urbains s’éloignant du centre mais, au contraire, des ruraux se rapprochant de la ville, arrivant donc avec des habitudes et des comportements qu’il faillait prendre en compte. Parallèlement, la dynamique de construction et de peuplement de ces quartiers amenait à une répartition des âges bien spécifiques selon les quartiers, qui amènerait ceux-ci à des mutations profondes dans quelques années.

Elle mettaient ainsi en avant 5 éco-principes de transformation, certains étant liés à la forme spécifique de l’habitat (walk-up ou bungalow), d’autres à l’agencement de services (école et petite enfance), d’autres enfin autour des questions de mobilité (vélo et autopartage) et de gestion des temps (chrono-urbanisme)

 

2/ S'appuyer sur des expériences innovantes

Alexandre FabryPour étayer ces pistes de transformation, le deuxième axe de la journée reposait sur les projets menés dans les territoires. Ainsi, l’intervention du Cerema tentait de mettre en avant de multiples expériences mises en place en milieu périurbain ou rural, selon quatre axes : les solutions liées à la voiture (covoiturage, autopartage, Transport d’Utilité Sociale), les solutions relevant du transport en commun (navettes électriques, transport à la demande), celles liées aux modes actifs (marche et vélo) ou enfin les actions menées dans une logique de démobilité ou de transformation des comportement.

A l’issue de ce panorama, Alexandre Fabry, Directeur de projet Politiques territoriales de mobilité au Cerema, proposait quelques clés de réussite de ces projets :

 

  • Inscrire son projet dans une stratégie, mêlant planification et gouvernance ;
  • Penser "bouquet de mobilité", une seule solution n’étant pas suffisante pour remplacer la voiture individuelle ;
  • Assurer l’intermodalité et associer les services ;
  • Développer les partenariats, pour mobiliser l’ensemble des institutions ainsi que les acteurs associatifs ou les entreprises privées ;
  • Communiquer, tant pour sensibiliser que pour faire connaître les offres existantes.