26 septembre 2022
photo du salon
Organisé sous l'égide de l'International Institute of Noise Control Engineering (I-INCE) et de l'Institute of Acoustics (IOA), le 51e International Congress and Exposition on Noise Control Engineering (Inter-Noise) s’est tenu du 21 au 24 août 2022 en Écosse à Glasgow.
Il a rassemblé 1150 acteurs de la recherche et de l’ingénierie acoustique. L’équipe de recherche en Acoustique Environnementale UMRAE du Cerema et de l'Université Gustave Eiffel a participé à ce congrès en présentant 12 communications en acoustique environnementale et mettant en particulier en avant différents projets de recherche.
Recherche au Cerema

Actualité de l'Equipe projet de recherche AE : Acoustique de l’Environnement (composante de l'UMR AE)
Découvrez l'équipe, ses enjeux, ses membres, son actualité...  en consultant sa page

logo internoise

 

Le Cerema était présent au Congrès International Internoise qui s'est tenu à Glasgow du 21 au 24 août, pour présenter une série de travaux réalisés dans le cadre de l'Unité mixte de Recherche en Acoustique Environnementale (UMRAE), un laboratoire commun avec l'Université Gustave Eiffel.

 

Trois interventions sur la caractérisation et la prévision des expositions sonores

Couplage d'une base de données nationale avec le modèle open-source NoiseModelling pour cartographier le bruit dans l’environnement

La réalisation d’une carte de bruit stratégique qui a pour objectif d’évaluer l’impact du bruit des routes, voies ferrées, aéroports et principales industries sur les habitants doit être réalisée par les gestionnaires d’infrastructures et collectivités urbaines tous les 5 ans dans le cadre d’une directive européenne. Les infrastructures considérées pour l’échéance 2022 étant beaucoup plus nombreuses que pour les échéances précédentes imposait de repenser le processus de production des cartes pour une livraison dans les délais..

Pour accélérer fortement cette tâche, une automatisation du processus a été réalisé en 2021-22 en couplant l’outil open-source NoiseModelling, développé par l’UMRAE et le CNRS pour la prévision du bruit des transports, et la base de données PlaMADE développée par le Cerema qui rassemble toutes les données d'entrée nécessaires (trafic, bâtiment, population, relief...) dans un format unique, un GéoStandard COVADIS.

Sur la base de ces données et modèles, tous les indicateurs et cartes ont été produits pour la première fois de manière automatique à l'échelle nationale. L’application peut aussi être utilisée pour réaliser les cartes de bruit des zones urbaines, en France ainsi qu'en Europe.

Tous ces outils sont en open source.

 

En savoir plus :

Evaluation du bruit dans l’environnement: méthodes de classification pour l’analyse d’une base de données de mesures acoustiques participatives à l’aide de smartphones

Pour évaluer le bruit dans l’environnement, l’UMRAE a développé une approche alternative qui consiste à utiliser des mesures de bruit réalisées par des smartphones à l’aide de l’outil NoiseCapture développé par l’UMRAE et le CNRS. Celui-ci permet de mesurer et de partager les données pour produire des cartes de bruit communautaires.

Cette base données nécessite cependant une analyse spécifique pour fiabiliser les données, telles que par exemple l’absence possible d’étalonnage entre les appareils et les conditions de mesures. Un outil d’apprentissage automatique a été développé pour permettre d’identifier les événements exceptionnels et les intégrer à la base de données.

 

En savoir plus :

Evaluation de la qualité sonore des espaces verts de Cáceres (Espagne) par rapport à celles d’autres villes.

Les espaces verts présentent de nombreux bénéfices pour le bien-être et la qualité de vie des citoyens, et l'environnement sonore est un facteur clé de la qualité de ces espaces. Cette étude présente un exemple d’évaluation de la qualité sonore de certains espaces verts de la ville de Cáceres comparée à celle d'autres villes.

Deux espaces verts de la ville, de 10 hectares et 3 hectares environ, ont ainsi été étudiés sur plan de la qualité acoustique. Les oiseaux étaient l'une des principales sources sonores dans les petits espaces verts, ce qui a contribué à une qualité acoustique similaire à celle des grands parcs.

En savoir plus :

Quatre interventions sur des projets liés à au bruit routier

Facteurs influençant le bruit de contact pneu/chaussée d’une roue soumise à un couple

Le bruit pneumatique/chaussée est plus élevé lorsque la roue est soumise à un couple mécanique (accélération) qu'en cas de roulement libre. Cet aspect est important à considérer dans le cas des véhicules électriques où le bruit pneumatique chaussées ne bénéficie pas d’un masquage par le bruit moteur qui est très atténué par rapport à des véhicules thermiques.

Dans le cadre du projet européen LIFE E-VIA des mesures de bruit en laboratoire et sur une piste d'essai ont été réalisées pour étudier l'impact des différents paramètres des pneus et des conditions de fonctionnement sur le changement du bruit de contact pneu/chaussée en cas d'accélération par rapport au roulement libre.

 

En savoir plus :

Étude des sources de bruit des véhicules électriques sur des revêtements routiers peu bruyants

Reconnus pour être plus silencieux que les véhicules conventionnels en raison d'un bruit de propulsion plus faible, les véhicules électriques présentent une contribution au bruit pneumatique/chaussées comparativement plus élevée, dont la réduction peut être obtenue en choisissant des revêtements routiers appropriés à faible bruit. Ces facteurs peuvent entraîner une modification de la répartition des sources de bruit sur les véhicules.

Dans le cadre du projet LIFE E-VIA, les contributions des sources de bruit ont été étudiées sur plusieurs VE légers de différents segments sur un revêtement routier ISO de référence, en utilisant un réseau de microphones avec un traitement dédié, ainsi que  l’influence des revêtements routiers, en comparant les sources de bruit de VE sélectionnés roulant soit sur un revêtement routier ISO, soit sur des chaussées prototypes peu bruyantes optimisées pour les VE et développés dans le cadre du projet (similaires à un béton bitumineux très mince 0/6, dont l'un contient des particules de caoutchouc).

 

En savoir plus :

Optimisation de couches de roulement poreuse des dalles en béton de ciment pour réduire le bruit de contact pneu/chaussée 

Présentation du projet i-STREET qui vise à développer un revêtement urbain de dalles en ciment amovibles. Différents mélanges pour la couche poreuse ont été testés et leur coefficient d’absorption acoustique évalué afin de réduire le bruit généré.

La présentation portait sur les résultats obtenus aux différentes étapes du processus d'optimisation pour différentes vitesses, avant l'évaluation in situ de la solution industrielle dans un futur proche. 

En savoir plus :

Les difficultés liées à la mesure de l'effet acoustique de la chaussée sur le bruit des pneus de camion par la méthode de proximité (CPX).

La méthode CPX consiste à mesurer le niveau sonore émis par un pneumatique en se plaçant très proche de la source, et permet ainsi d’évaluer et comparer les propriétés acoustiques des revêtements routiers. L'objectif de l’expérimentation présentée est de tester le pneumatique d'essai de référence standard SRTT-C2 pour les camions légers, en remplacement du pneu de référence  utilisé jusqu’en 2016 et qui n’est plus conforme aux standards européen.

En particulier, une comparaison est faite de l'effet spectral sur différentes chaussées entre les mesures CPX avec le pneu SRTT-C2 et les mesures au passage (SPB) de camions réels dans le trafic, afin d’aboutir à une fonction de transfert SPB/CPX. Les résultats montrent que le pneu SRTT-C2 a un comportement spectral différent de celui des camions lourds (quel que soit le nombre d'essieux), en particulier dans les basses fréquences.

 

En savoir plus :

Trois interventions sur le bruit des éoliennes :

Modélisation des incertitudes des prévisions du bruit d’un parc éolien :

éoliennes dans des champsDans le cadre du projet PIBE, qui vise en particulier à prévoir l’impact du bruit des éoliennes, est élaboré un outil de modélisation des incertitudes des prédictions des niveaux sonores. La communication montre comment un premier travail mené dans le cadre d’une thèse, et traitant d’une éolienne isolée et pour un récepteur en vent portant, est étendu à un parc éolien entier, et pour toutes directions de vent.

Il présente en particulier comment sont traités deux verrous principaux : la prise en compte de la turbulence atmosphérique sur la propagation sonore, et la prise en compte de la contribution de toutes les éoliennes d’un parc. L’outil, qui nécessite l’élaboration d’un métamodèle, a vocation à terme à être mis en ligne pour être utilisé par des bureaux d’études.

En savoir plus :

Modélisation du bruit des éoliennes intégrant les sources aéroacoustiques et les effets de propagation : comparaison avec des mesures de terrain.

L’objectif de ce travail est de pouvoir, dès la phase conception, synthétiser le bruit d’un parc éolien afin de pouvoir par exemple le faire écouter à de futurs riverains.

Il est nécessaire pour cela d’intégrer l’ensemble des sources de bruits ainsi que les effets de la propagation. Cette communication présente le bon accord observé entre la modélisation et des données expérimentales obtenues dans le cadre du projet PIBE.

Le modèle considère l'éolienne comme une source de bruit étendue et les effets de rotation (tels que l'amplification convective et l'effet Doppler) sont pris en compte. Les niveaux de bruit prédits sont comparés à ceux obtenus lors d'une campagne de mesure où des données acoustiques, météorologiques et d'impédance du sol ont été enregistrées simultanément. Tout d'abord, le modèle de source sonore a été validé à proximité des éoliennes pour différentes vitesses et directions de vent. Ensuite, les prédictions de bruit sont comparées aux mesures du niveau de pression acoustique à différentes distances de la source sonore, entre 350 et 1300 mètres.

En savoir plus :

Une campagne expérimentale à grande échelle et de longue durée du bruit des éoliennes

Cette campagne a été menée dans le cadre du projet PIBE, afin d’observer en particulier la variabilité du bruit des éoliennes et les phénomènes de modulation d'amplitude. Des mesures ont été réalisées en jusqu’à 1,3 km du parc éolien en 5 points acoustiques pendant 440j, ainsi que pendant 2 fois deux semaines en 10 points supplémentaires. Ces mesures ont été complétées par de multiples autres données (météorologiques, fonctionnement du parc éolien etc).

La campagne a permis de construire une base de donnée inédite de par son ampleur qui permettra dans un premier temps de valider le modèle d’incertitude de prévision du bruit, ainsi que d’étudier les occurrences d’apparition de phénomènes particulier du bruit éolien (modulation d’amplitude par ex). La base de donnée sera mise en ligne pour la communauté scientifique à l’issue du projet.

 

En savoir plus :

L’édition 2024 de ce congrès se tiendra en France à Nantes et sera co-organisée par l’UMRAE, le Laboratoire d’Acoustique du Mans et le Centre d’Information et de Documentation sur le Bruit.