13 août 2018
Séminaire 12 juin
Le 12 juin, une quarantaine de participants (collectivités, services de l’État, aménageurs, Cerema) se sont réunis à Paris pour lancer le groupe de travail sur l’approche financière. Il s'agit d'un nouveau chantier du club EcoQuartier en lien avec les questions d'évaluation.

Comme toute opération d’aménagement, les EcoQuartiers sont aussi des opérations économiques qui s’inscrivent dans le temps long de l’aménagement en mobilisant de nombreux acteurs publics et privés. La plus faible disponibilité de l’argent public remet en cause la capacité des collectivités à contribuer aux opérations d’aménagement, ce qui suppose des modes d’actions renouvelés de la part des pouvoirs publics et de leurs opérateurs, avec une exigence accrue de démontrer davantage la « rentabilité » des opérations d’aménagement projetées et d’étayer la solidité des outils et la pertinence des choix opérés pour la maîtrise des dépenses engagées et la sécurisation des revenus espérés.

Les prix du foncier augmentent, ceux de l’immobilier fluctuent, les coûts de construction augmentent et il devient de plus en plus difficile de réaliser des opérations équilibrées, malgré les différents modes de financements qui se développent. Parallèlement les attentes de la société civiles augmentent : les usagers sont de plus en plus exigeants, souhaitent avoir un retour financier sur l’argent public : où va-t-il ? Est-il bien investi ? Les exigences sur les services augmentent, les nouveaux enjeux du développement durable sont de plus en plus importants : logements abordables, ville attractive, développement économique, gestion de l’eau pluviale, usages du sol, biodiversité...

L’un des enjeux de l’aménagement durable est donc aujourd’hui la question de son financement : on ne financera pas aujourd’hui la ville de demain comme on a pu financer la ville d’hier. Après 2 ans de travail sur l’évaluation, le ministère a souhaité fin 2017, approfondir la question financière dans les EcoQuartiers, en lien avec l’engagement 3 : "Intégrer la dimension financière tout au long du projet dans une approche en coût global", dans le cadre d'un nouveau groupe de travail animé par le Cerema.

Retour sur la journée du 12 juin

Le 12 juin, une quarantaine de membres du club EcoQuartiers (collectivités, services de l’État, aménageurs, Cerema) se sont réunis à Paris pour lancer le groupe de travail sur l’approche financière. Des échanges, sont ressortis les besoins suivants (sans hiérarchie d’importance) :

  • Besoin n°1 : Répondre aux attentes politiques et citoyennes et pouvoir justifier les investissements.

Avec un budget contraint et des habitants exigeants, les investissements doivent être davantage justifiés.

  • Besoin n°2 : Aujourd’hui, on manque de « chiffres ». On ne sait pas toujours qui paye quoi !

Il y a un manque d’informations car les chiffres sont un peu dispersés entre les différents acteurs (aménageurs, constructeurs, collectivités, usagers, gestionnaires...).

  • Besoin n°3 : Anticiper les coûts de fonctionnement

Il serait bien d’évaluer les coûts de fonctionnement bien en amont afin de pouvoir CHOISIR et non plus de subir l’aménagement.

  • Besoin n°4 : Prendre en compte les externalités

Au-delà de l’approche financière, il y a de forts enjeux à prendre en compte les différentes externalités (attractivité, GES, impacts sur la santé…).

  • Besoin n°5 : Réussir à sortir les opérations

Un certain nombre d’opérations ont des problèmes de commercialisation ou n’arrivent pas à aboutir.
→ Voir les formations Cerema ou les formations du Club EcoQuartier montage économique des opérations d’aménagement durable.

  • Besoin n°6 : rendre le sujet du « coût global » compréhensible

Tous les participations se sont accordés sur l’intérêt du coût global mais le concept demeure compliqué à rendre opérationnel et à expliquer.

  • Besoin n°7 : disposer d’un « lieu » d’échanges sur le sujet

Objectifs du groupe de travail

Pour répondre aux besoins exprimés, il a été proposé que le groupe de travail se concentre en 2018 sur des « objets » et des exemples « concrets »  → rentrer par l’exemple et le décortiquer

Si l’on veut convaincre que cela ne coûte pas plus cher, encore faut-il déjà savoir ce que cela a coûté et à qui. Cela suppose d’avoir une manière commune de regarder les projets sous l’angle financier → co-élaborer une grille d’analyse financière des projets

Pour autant, il convient de ne pas oublier qu’un projet ne se limite pas à des questions financières. → faire le lien avec les externalités et l’évaluation des autres dimensions (environnementales et sociales)

L’objectif au final est d’outiller les collectivités et les services de l’État pour identifier les questions à se poser et comment trouver les chiffres clés pour faire les choix. Il ne s’agit de produire un outil « complet » et « clé en main ». Dans une perspective opérationnelle, il est proposé de travailler « objet » par « objet » en se concentrant d’abord sur les questions de conception.

Perspectives

Le groupe de travail se réunira 2 fois en 2018, puis les travaux se poursuivront en 2019.

  • La séance du 26 septembre sera consacré aux réseaux de chaleur
  • La séance du 28 novembre à la gestion alternative des eaux pluviales.

 

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